Mangeons sans nous casser la tête.

Fujihara était passé très rapidement chez lui, il avait demandé à Miharu de l'attendre devant le restaurant ou à l'intérieur si elle le désirait. Il s'en voulait un peu de la faire attendre, surtout qu'elle était seule et c'était une jeune fille assez jolie. Elle risquait de se faire aborder par d'hommes avec de mauvaises intentions. Il soupira de sa propre paranoïa, c'était exagéré tout ça, et puis il lui semblait qu'elle n'était pas du genre à se laisser faire.
Il avait troqué sa tenue de travail pour un jean foncé simple et un t-shirt avec un imprimé qui représentait l'évolution humaine de l'homme préhistorique à aujourd'hui. Aujourd'hui était d'ailleurs représenté par un homme devant son ordinateur ! D'habitude ses T-shirts étaient beaucoup plus simple cependant c'était un homme célibataire et qui dit homme dit absence de linge propre. Il avait dû se résigner à prendre son dernier T-shirt : celui offert par Guren, son petit frère. D'ailleurs il n'avait jamais comprit pourquoi ce t-shirt spécialement.
Malgré ça, sa tenue était plutôt simple, très décontracté et dans des tons foncés. Habillé comme ça on se rappelait qu'il avait juste 25 ans et rien ne laissait imaginer qu'il était professeur. Il avait remit les lunettes dans leur étui mais n'avait pas oublié de les prendre avec lui au cas ou...
Il arriva devant le restaurant, s'étant pressé pour rien car Miharu l'attendait calmement devant le restaurant, elle ne semblait pas avoir eu le moindre souci. Pourtant une bande de jeunes hommes la lorgnait sur le trottoir d'en face, d'ailleurs un commençait à s'approcher. Il voulait sûrement l'aborder. Kazuei pressa légèrement le pas pour arriver au près d'elle avant l'autre. Il déclara alors à voix haute :

- On entre, Miharu ?

Il avait fait exprès d'utiliser son prénom pour que le mec pense que c'était son petit ami, il n'allait pas laisser ses élèves se faire embêter comme cela, même si Miharu allait peut être lui en vouloir pour avoir utilisé son prénom. En tout cas il n'y fit pas gaffe et lui ouvrit la porte pour la laisser entrer en première, galant. Il passa sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer un peu plus pour remplacer son tic habituel de replacer ses lunettes sur son nez qu'il ne pouvait pas faire puisqu'il n'avait pas ses lunettes sur le nez. Il lui montra une place un peu à l'écart du reste des gens et la laissa s'assoir avant de s'excuser :

- Désolé d'avoir utilisé ton prénom tout à l'heure, un mec comptait t'aborder et sa tête ne me revenait pas.

Il avait troqué son vouvoiement et son langage soutenu pour un langage courant légèrement familier. Et pas seulement, enfaite il avait arrêté d'agir en tant que prof, après tout là il n'était que Kazuei Fujihara. Il sourit alors sincèrement à Miharu, il était plutôt de bonne humeur.

[ si tu veux imaginer le t-shirt clic (ike ike!!!) ]

Argl ... Pourquoi je lui est dit que c'était bon si il allait se changer ... Là je me retrouve seule dans la rue, devant le restaurant ... Et il y'a une bande de mecs pas nets en face de moi. Le genre qui passent la journée dehors à fumé entre potes en joggings et baskets. Encore, si ils étaient juste là je m'en ficherais un peu, ce qui m'inquiète c'est plus qu'ils me reluquent depuis un moment ... Pas comme si j'avais l'habitude. Pas comme si je savais pas me défendre ... mais bon pas trop envie de faire des vagues en pleine rues ... puis ils sont six quoi ... Qu'est-ce qu'il faiiit ??? ARGL bis ! Y'en a un (le moins nets de tous, youhou ! )qui a bougé dans ma direction ! Je l’observe du coin de l'oeil. Oh mon dieu, il s’arrête, regarde à droite puis à gauche ... Il traverse la route et ...

" - On entre Miharu ??"

SENSEIII !!! Mon sauveur !

...

...

HEUUUU ??!! Il m'a appelé Miharu ? Et il me pousse légèrement dans le restaurant. Du coin de l'oeil je vois le mec partir, déçut. Aah ok, je percute. C'était bien joué. J'en profite pour mieux regarder le prof.
heuu ... sympa le t-shirt ! Jean et baskets, pas de lunettes ... On dirait vraiment un type de vingt-cinq ans comme ça ! Il ne ressemble plus du tout à un professeur. Alors voici Fujihara "normal" ...

Il n'y a pas beaucoup de monde dans le restaurant. Juste un couple près de la porte, un homme seul près du comptoir et une famille avec un enfant de 12 ans dans près de l'homme seul. On choisi une table un peu à l'écart.

- Désolé d'avoir utilisé ton prénom tout à l'heure, un mec comptait t'aborder et sa tête ne me revenait pas.

C'est bien ce qu'il me semblait et ... quoi ? Il me tutoie ?? Nan, le plus choquant c'est que ça me choque même pas tout de suite ...

- Merci beaucoup !! Moi non plus je le sentais pas !! Je commençais vraiment à stresser ... heureusement que t'es arrivé ...

Ouai je le tutoie aussi, soyons fou ! Un homme arrive pour nous donner les menus. On s'assoit. Fujihara me souris gentiment. C'est ... vraiment agréable.

Hum ... La carte ... Je la parcours du regard, sans vraiment savoir ce que j'ai envie de manger.
Pâtes bolognaise ou pâtes carbonara ... MAIS J'EN SAIS RIEN !! Genre c'est le choix de ma vie ... Je passe une main sur mon visage, recoiffant machinalement mes mèches.

- Tu vas prendre quoi ?

Je me sens un peu stupide ... Surtout éviter de s'enfoncer avec le sourire gêné ...

Fujihara ne relève pas le tutoiement, il y a pensé mais se dit qu'après tout pourquoi pas ? Il récupère ensuite le menu et jette un rapide coup d'œil. Le choix est rude, il décide donc de ne pas prendre plus compliquer que d'habitude.

- Tu vas prendre quoi ? demanda Miharu en replaçant ses cheveux comme il fallait.
- Lasagne et vin. Soda pour toi, t'es mineure.

Il regarda un peu les différentes entrées et chercha une entrée qui pourrait leur convenir à eux deux. Le restaurant proposait des sortes de tartines garnies de plusieurs spécialités d'Italie, ça avait l'air assez spécial mais pas mauvais. Pourquoi ne pas gouter ? Il proposa immédiatement à Miharu :

- Ça te dit 6 tartines pour nous deux ? C'est pas trop cher et ça fait découvrir des saveurs.

Il posa ensuite le menu et regarda la jeune fille pour savoir ce qu'elle allait commander. Ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas diner avec une jeune femme ainsi, enfaite ça faisait juste un moment qu'il n'était pas sortit en dehors du travail. Il oubliait parfois de passer du bon temps. Il se rappela les évènements récents en attendant qu'elle choisisse, la rencontre avec cette Miharu avait changé pas mal de choses. En arrivant au lycée il n'avait pas comprit combien ces élèves pouvait être différent de ceux d'un lycée normal, il avait même prit la gentille élève Miharu pour une perturbatrice. Ce n'était pas du tout son genre, elle avait du répondant et n'était pas vraiment douée mais ne faisait pas de mal. Il s'en voulait assez pour toutes ces erreurs.$
Il soupira légèrement pour chasser ces idées de sa tête, penser à tout ça ne servait à rien, valait mieux qu'il pense à profiter de ce moment.

- Que veux-tu manger toi ? Ne regarde pas les prix j'ai ce qu'il faut.

- ouai ... J'vais manger pareil que toi ...

Il hoche la tête et fait un signe à la serveuse. Elle arrive en se dandinant, son plateau serré contre elle. Fujihara prend la commende.
Ça me rappel ... c'est quoi son prénom ? J'ai vu "K" sur des papiers ... Mais il m'a jamais dit. Ça me gonfle de l'entendre m'appeler par mon prénom quand je sais pas le sien ...
Koichi, Kenji, Keishiro, Kimihiro, Kei, Kazuma, Kano, Kazuma, Kotaro ...
Je lui demanderai tout à l'heure.
Il me tire de mes pensées pour me demander de confirmer la commande. Je relève la tête ... j'ai rien écouté !! Je regarde bêtement la serveuse qui ... Hé ! Elle le mate !! morte de rire ! Elle le regarde de la tête au pieds, un air aguicheur sur le visage. Ça me fait limite peur en fait ! Elle se penche sur lui pour récupéré les menus ... J'ai envie d'exploser de rire. Il est beau mais y'a besoin d'en faire autant ? Elle est en manque ou quoi ?
Oui bon, ça va maintenant !! Elle le lâche oui ??
La serveuse part avec nos commande, promettant de faire vite. Nan casse toi et reviens pas ! Elle me fait un clin d'oeil en partant. Heuuuuuu ... ?? C'était quoi ça ?
'm'énerve ...
Fujihara qui a vu mon air énervé - la honte - Explose de rire. Et si je m'enterrais sous terre ...
"Yaaaaren soran ~ soran soran soran soran ~ hai hai ~ nya nya ~ ..."
HEUUUUUUUUU ??? C'est quoi ce ... ce ... machin là ?? Jamais entendu plus pitoyable.

- Ha ! Excuse-mon c'est mon téléphone portable ... allo ?

Je manque de tomber de ma chaise. Après le lait à la fraise ... Ce mec est vraiment ... trop fun !!!
Je suis exploser de rire sur la table, pendent qu'il essaie de me faire taire pour pouvoir écouter son interlocuteur.

[ mwahaha j't'ai faite toute la discut' ! ]


- Ha ! Excuse-moi c'est mon téléphone portable... Allo ?
- P'tain bruyante ta meuf mec !
- Guren !?

Fujihara fit signe à Miharu de se taire puis voyant qu'elle n'y arriverait pas vraiment se leva et alla dans un coin plus calme de la pièce. Il n'arrivait pas à croire que son frère l'appelle. Ca n'était jamais arrivé, c'était pour le moins incroyable... il n'en revenait pas ! Il se reprit et s'enquit de la raison de cet appel :

- Que me vaut cet appel ? demanda-t-il avec méfiance.
- Quel accueil ! Si incroyable que j't'appelle ? lui répondit son interlocuteur.
- Un petit peu oui, tu ne l'avais encore jamais fait. Tu as besoin que je t'aide pour quelque chose ?
- Ouais. T'es encore sur Tokyo ?
- Non, je suis à Osaka, j'ai un poste comme enseignant en mathématiques... depuis le début de l'année scolaire, tu devrais le savoir...
- Ben non je savais pas. Bon ça sert à rien alors jte laisse.
- Non attends ! Pourquoi m'appelais-tu ?

Il entendit une hésitation au téléphone mais n'insista pas, il savait que s'il disait quoi que ce soit pour le presser Guren raccrocherait et il n'en avait vraiment pas l'envie, pour une fois qu'il faisait un pas vers lui de lui même... Rapidement le plus jeune répondit :

- Je... , dit-il timidement, tu as raison... J'ai besoin de ton aide. De l'aide de... mon grand frère.

Il l'appelait grand frère ? en effet, il devait vraiment avoir besoin de lui.

- Je t'écoute, répondit-il simplement.
- Bah t'vois jpasse pas beaucoup d'temps à la maison ?
- Oui.
- Beh j'me suis disputé avec les vieux et du coup j'ai plus nul part. J'pourrais aller chez des potes mais franchement ça l'fait pas. Ca m'saoule. Enfin v'la pas envie d'expliquer mais juste que j'en ai un peu marre de ma vie et.... enfin voilà quoi t'm'as compris nan ?
- Oui, bien sûr que je t'ai compris. Et je te prendrais avec plaisir chez-moi. Par contre il y aura des conditions.
- Ouais normal quoi. Dis.
- Tu fais ton linge. J'ai pas non plus de douche alors faudra aller aux bains.
- Tranquille jusque là mais vu comme t'es y a autre chose.
- En effet..., Fujihara réfléchissa alors à la façon dont il devrait formuler sa phrase pour ne pas l'effrayer, l'école où je travail, vois-tu, est une école libre. C'est à dire que tu peux y aller comme tu le souhaites, aucuns cours n'est obligatoire. Je ne t'oblige pas à y aller, juste à y penser.
- J'viens chez toi, pour l'école c'est tout penser : J'y vais pas.
- On verra. Tu viens quand ?
- Ce soir. J'me débrouille avec les trains.
- Déjà ? Bon et bien à ce soir Guren.
- Ciao.

Il raccrocha puis médita quelques secondes. Il était vraiment heureux de la venue de son frère et retourna au près de Miharu, souriant comme jamais. Il s'assit à table en mettant sa serviette sur ses genoux et s'asseyant correctement. Il constata avec plaisir qu'ils avaient déjà été servit puis regarda Miharu qui le regardait avec un petit sourire ?

- Oui ? s'enquit-il.

Ce fut là qu'il se rappela sa énième honte : sa sonnerie parapara. En faite, c'était un coup de sa collègue infirmière, elle lui avait mit cette sonnerie et comme il ne savait pas la changer... Mais comment expliquer cela de façon plausible ? Elle continuerait d'en rire toute manière. Il se contenta donc simplement de rougir et de regarder ailleurs pour tenter de dissimuler sa gêne. Puis précisa quand même, sait-on jamais :

- Je me permet de clarifier un point : ce n'est pas moi qui ait choisi la sonnerie. C'est une collègue qui me l'a mise et je n'arrive pas à la changer. Je t'assure que je ne mens pas !! Pas mauvaise ces tartines hein ?

Délicat changement de sujet.

Entre temps la serveuse pouffiasse est venu apporter nos tartines. C'est chaud, ça sent bon et ça à l'air tout à fait comestible ... J'ai faim ... très faim ...

Enfin, il revient, tout souriant, simplement heureux. Encore un nouveau visage pour moi.
Je le regarde, rigolant toujours. Il ne comprend pas. Ça y est il a tilté ...

- Je me permet de clarifier un point : ce n'est pas moi qui ait choisi la sonnerie. C'est une collègue qui me l'a mise et je n'arrive pas à la changer. Je t'assure que je ne mens pas !! Pas mauvaise ces tartines hein ?

Mais oui bien sûr ... j'aime le changement de sujet super discret !! Mais il n'as pas tort et j'apprécie beaucoup ce qui se trouve dans mon assiette en ce moment. Si la suite est du même calibre, ça promet !!

- Oui très bonne ! J'aime bien le pain grillé avec de l'huile d'olive comme ça ! La sauce tomates est troop bonne aussi !!!

Je lève la tête vers lui. J'ai la désagréable impression qu'il n'est plus avec moi. Il est là mais pense à autre chose. En même temps j'ai l'impression qu'il a envie d'en parler et que c'est une bonne chose qui lui arrive. Plus qu'un bonheur passager. Mais j'ai un peu peur de le déranger ...

- Alors ? bonne nouvelle apparemment !

Il me regarde, un peu hésitant, ébouriffe ses cheveux - un tic apparemment -

Kazuei lève les yeux vers elle, hésitant à lui raconter. Puis il réfléchit à une façon de formuler sa phrase, et se dit qu'après tout on s'en fou, il est de bonne humeur il va se lâcher :

- Guren, mon petit frère, vient vivre chez moi. Ce n'est qu'une question de temps avant que j'arrive à le convaincre de venir à El Liston.

Il sourit calmement puis prit la dernière tartine qu'il engloutit. Il remarque qu'à peine a-t-il terminé le plat que la serveuse arrive pour débarrasser son assiette :

- C'était bon ? demanda-t-elle d'un air ravi.

Fujihara eut un temps d'hésitation avant de confirmer ses propos, c'était inhabituel que les serveurs de ce genre de restaurant tape la discut' avec leur clients quand ils n'étaient pas seul. Il répond alors en monosyllabe histoire qu'elle n'insiste pas puis repose son regard sur son élève.

- C'est vraiment bien pour lui qu'il vienne, c'est même lui qui m'a demandé de venir chez moi, c'est rare qu'il demande quelque chose de lui même je suis heureux.

Il sort ensuite son portable puis trifouilles deux ou trois trucs avant d'abandonner, désespéré. Il regarde ensuite Miharu puis le lui tend avec un grand sourire du genre "je vais te demander un service" :

- Tu crois que tu pourrais me changer la sonnerie ...? S'il te plait !

Il ne savait même pas quelles autres sonneries il avait sur son portable, il espérait que c'était des musiques plus soft, il n'avait pas acheté son téléphone bien cher...

Mais c'est super ça ! Je me demande à quoi il ressemble le Guren ... En tout cas ça à l'air d'être une sacré racaille ! Muhaha !!

Et le retour de l'autre pétasse ... qui commence à taper la discut' en plus ... Non mais pitié, tuez là !! Fujihara l'envoie voir au fond des toilettes si par pur hasard il n'y serai pas.


- C'est vraiment bien pour lui qu'il vienne, c'est même lui qui m'a demandé de venir chez moi, c'est rare qu'il demande quelque chose de lui même je suis heureux.

Je lui souris. Il commence à trafiquer son portable. Je peux voir la patience quitter peu à peu son corps !!

- Tu crois que tu pourrais me changer la sonnerie ...? S'il te plait !

Et il me tend son portable, un sourire un peu insupportable sur les lèvres. Je le sentait venir.
J'attrape le petit objet noir et gris métallisé. heuuu le fond d'écran ... un chaton-tout-mignon ... de mieux en mieux ... je lui demande en riant :

- Je change le fond d'écran aussi ou c'est bien toi qui l'as choisi ?

Sans attendre sa réponse, je farfouille dans le menu.

- Tin mec, t'es sérieux là ? Y'a que de la parapara sur ton tel ???? wooops ... hum hum désolée j'ai interverti parole et pensée. Y'a rien de plus soft là dessus ... à moins que tu ne préfère "Ike Ike" à "Odore Soran" ... Je suis morte de rire ... Je sais pas qui est ta collègue mais elle à un sens de l'humour douteux !! Je fais quoi du coup ?? Au fait, comment tu t'appelle ?

- Depuis quand les élèves demandent leur prénom à leur professeurs ? Non mais quel irrespect ! Tu me déçois beaucoup.

Super ... Mister Prof ... Je l'avais oublié celui-là ... Pourtant il existe bel est bien et l'homme avec qui je discutais il y a 5 secondes semble avoir du mal à se passer de lui ... Je sais même pas pourquoi ça m'attriste autant ... Instinctivement mon visage se durcit pour masquer la déception.

- Je plaisantais. Il faudrait peut-être que j'arrête d'essayer de blaguer, ça n'a pas vraiment l'air de faire rire... Je m'appelle Fujihara Kazuei, un sourire égale une heure de mathématiques. Un rire en vaut trois.

Un sourire absolument incontrôlé s'échappe. Kazuei ? Waaw ... Je n'avais encore jamais entendu ce nom mais j'adore les sonorités.

- C'est super classe ! T'as vraiment beaucoup de chance, tes parent ont du goûts entre ton nom et celui de ton frère !

Heu c'est quoi ça ? Putain je suis sérieuse ?  ARGL mais c'est quoi se changement d'humeur subite ? C'est trop ... pitoyable ! Juste une phrase et voilà ... ! Et ... et ... et ... nan j'y réfléchirais plus tard !
Puis c'est quoi cette humour pourri ? et pourquoi ça me fait marrer ?? C'est quoi ces histoires d'heures en plus ...

- Aïe ! Chers tes tarifs ! A ce prix là je pourrais me lancer dans des études scientifiques à la fin du lycée !

(oui je viens de sous entendre fortement que j'espère bien continuer à avoir des rapports plus proche qu'un prof et un élève le devrait avec lui ... I'll kill myself soon ... )
En en plus je ris ... Vite je change de sujet ... Je peux prendre en photo ce que je veux ? Je jette un oeil à la plante derrière moi. Elle est en train de crever ... c'est ... super joyeux ... Je regarde autour de moi me rendant compte pour la première fois de l'environnement qui m'entour. Qui est d’ailleurs d'une banalité affligeante ... ça m'étonne même pas qu'il n'y est personne ... au moins la nourriture est bonne. D'ailleurs la serveuse arrive avec nos plats. Pour une fois elle se contente de faire son job et de repartir. Étrange. L'inspiration pour ma photo viendra plus tard, pour l'instant mangeons ...

Il a pas compris mon sous-entendu ... c'est tout le problème avec moi, mes sous-entendu sont beaucoup trop sous-entendu ... tant pis. Sans que je sache vraiment pourquoi je sens comme une sorte de mélancolie qui me prend. Pourtant je passe un bon moment mais c'est toujours pareil avec moi, j'attends plus, toujours plus de chaque situations et je suis inévitablement déçut. Déçut même à l'avance. Je suis bizarre.

- Je ne doute absolument pas de tes capacités à enseigner ! Je ris doucement, c'était plutôt agréable tout à l'heure.

Mais qu'est-ce qu'il me fait avouer ? Moi, aimant un cours de maths particulier quasiment autant pour les beaux yeux du profs que pour sa capacité à enseigner ... tant que c'est pas plus ... bref.

Sourire narquois de sa part, une réflexion sur la serveuse, il me montre encore un nouveau visage, moqueur et cassant. Tout ses nouveaux aspects de sa personnalités que j'entrevois me plaise de plus en plus. Comme j'aimerai ne pas être une gamine de dix-sept ans, comme j'aimerai avoir son âge et pouvoir côtoyer Kazuhei et pas Monsieur Fujihara le super prof ... pouvoir avoir une chance de me rapprocher de cet homme si intéressant. Je soupire discrètement avant de copier son sourire.

- Peut être un peu, mais de toute évidence lunatique. J'avoue qu'elle me fait un peu peur, tu crois qu'elle a été remplacé par des extra-terrestres pendent que tu téléphonait ?

Et voilà encore en train de dire n'importe quoi, quelle gosse je fait ! Je ris un peu. Je reste fidèle à moi-même. "Lunatique" c'est l’hôpital qui se fout de la charité ... Il y a encore dix minutes je riais insouciamment et maintenant je déprimerais presque ... Je sais bien que par une sorte d'accord tacite, on a décrété que ce soir il n'y avait pas vraiment de barrière mais je ne peux pas m’empêcher de me rappeler qu'elles existent et reprendront leur place dès qu'on posera un pieds en dehors de ce resto.

- Bon, moi je goûte ! je lance le plus joyeusement possible en piquant ma fourchette dans le plat de lasagne. Oooh ! C'est bon ! Mange mange ! C'est vraiment bon !

En réalité je ne sais pas si c'est réellement bon, ça à peut être un peu trop de gout, c'est peut être un peu trop assaisonné mais quand je mange ça, bizarrement, sans que je sache pourquoi, je sens beaucoup de sentiments dedans un peu comme la cuisine de maman ...  qu'est ce que ? J'ai la joue un peu humide ... pff ... c'est quoi ça ? Il m'arrive quoi ce soir ? J'ai tellement besoin d'attention, je suis tellement faible, que je laisse échapper une larme en public ? Ces deux derniers jours ont vraiment été n'importe quoi. Voilà en deux seconde il n'y a plus de trace de la traînée salée sur ma joue. C'est oublié, il faut que je soit forte.